Avant Chorea, j’ai peu écrit pour les choeurs.
Une exception : la Messe a cappella composée fin 1975 et début 1976 à une époque où je m'intéressait aux polyphonies du XIVe siècle en relation avec mes recherches dans le domaine de la composition répétitive.
Je garde une affection particulière pour Guillaume de Machaut, en particulier pour ses ballades. Amours me fait désirer est un chef-d'oeuvre du genre.
Quant à sa Messe de Notre Dame, j'avais découvert que l'Amen du Gloria était structuré selon la suite de Pell. Si l'on prend comme unité la durée des notes tenues, les passages rythmiques les précédant se succèdent ainsi : 12, 5, 2, 1 et 0 unités (0 car les 2 dernières tenues sont juxtaposées). Dans cette série, le rapport de deux termes consécutifs tend vers √2 + 1, soit 2,414 (le nombre d'argent) dont l’inverse est √2 - 1, soit 0,414. Les décimales après la virgule sont identiques à l'instar de la suite de Fibonacci. Machaut ne pouvait connaître ce dernier détail, mais c'est intéressant d'imaginer qu'il ait fait entrer la Géométrie dans sa musique.
La Messe a cappella a été créée au printemps 1977 à Tours par une demi-douzaine de copains, dirigés par Hélène Serre.
Les choristes étaient étudiants à la Fac de musique et lycéens de la section A6 du Lycée Descartes de Tours
extrait du Kyrie
extrait du Credo
chaque mot de x syllabes engendre une mesure à x temps dans laquelle le ténor (la teneur !) chante 1 note, la basse 2, l'alto 3 et le soprano 4…
