Un peu d’histoire

Chorea est né en 1986 dans le Département Musicologie de l’Université de Tours. 
À cette époque, je suis chargé du cours d’harmonie au clavier en DEUG (les deux premières années de Fac). 
Le soir, je reviens travailler sur un piano de la faculté, une pièce pour piano que je souhaite enregistrer. Son titre est Chorea. 
Des étudiants, m’entendant répéter, entrent dans la salle où je travaille, et nous commençons à discuter. Ils me demandent d’écrire pour eux une œuvre chorale.
 Je compose une cantate pour chœur mixte et orchestre, Les Chants de l’Ivresse, sur des textes de poètes persans médiévaux. 
À la rentrée d’octobre 1986, les étudiants sont 80 pour la chanter et la jouer. Chorea est né.

Dans les locaux de l’Université, Chorea fonctionne entièrement en “autogestion”. 
Un étudiant dirige l’ensemble (Étienne Roullet, actuellement professeur d’Éducation musicale à Nantes), une étudiante chante en soliste (Marie-Cécile Chevassus, actuellement dans les chœurs de l’Opéra Bastille). 
L’association qui assure le fonctionnement du chœur est animée par les étudiants.
Les étudiants peuvent obtenir à Chorea comme dans les autres ensembles tourangeaux (dont le Choeur Universitaire), les points de pratique collective de la musique nécessaires à l'obtention du DEUG.

Les deux premiers concerts ont lieu à Blois et à Tours au printemps 1987.
Pour ce 1er concert à Blois, un “C” et un “H” représentent Chorea.

Cela évoque plus l’entrée d’un hôpital qu’un choeur mixte !
La tête à l’envers remplace ces lettres dès le concert de Tours, le 14 mai. Elle restera en usage jusqu’en 1990.
(voir la page la presse pour le compte-rendu de ce concert).
Benoît Déchelle, illustrateur pour la jeunesse  nous offre le nouveau Logo en 1995.
 le premier “logo” de Chorea 
est emprunté
à Villard de Honnecourt.
Chorea fonctionne ainsi jusqu’en 1990, date à laquelle je quitte l’Université…
Pendant cette période, Chorea a créé une nouvelle œuvre de ma composition chaque année, ainsi que deux œuvres de Rémi Dubois, (alors étudiant en Musicologie, et actuellement professeur de saxophone au Conservatoire de Tours).
Cette dernière année (1990), une jeune étudiante tient la partie soliste du Voyage du Titanic  (de ma composition) et de la cantate Judith et Holopherne de Rémi Dubois : c’est Patricia Petibon !…

De 1987 à 1990, j’organise également dans les locaux de l’Université, avec l'association Chorea, des concerts qui permettent à une trentaine d’étudiants de s’essayer à la composition, chacun mettant au service des autres ses qualités d’interprète.
Chorea est encouragé par le Directeur du Département de Musicologie, François Decarsin, un spécialiste de musique contemporaine.
À son départ pour Montpellier, fin mai 1990, la direction change. La première décision est de modifier les règlements, de manière à rendre plus difficile la participation d’étudiants à des ensembles indépendants de l’Université (comme l’est en fait, Chorea).
Pour obtenir les points de pratique collective exigés dans leur cursus, les étudiants n'ont plus d'autre choix que de chanter dans le Choeur Universitaire. Chanter à Chorea devient compliqué. 
L’ensemble s’est alors ouvert à un public amateur. Le chœur a été dirigé avec talent jusqu’en 1997 par ma sœur Isabelle Faës, (professeur agrégé d’Éducation Musicale au Lycée Grandmont de Tours, et chef de chœur).
Annexe :
Voici le courrier reçu le 26 mai 1990, mettant fin à l'aventure de CHOREA à la fac.
(j'ai fait disparaître la signature)
Je rencontrai donc le nouveau Directeur avec les délégués des étudiants qui avaient tenu à être présents.
Le nouveau Directeur avouait devant ces témoins qu'il ne connaissait pas le contenu de mon enseignement (déclaration à comparer au courrier envoyé) et que c'était bien Chorea qui posait problème : "aucun intérêt musical ou pédagogique".
Ce même Directeur, après le concert des Chants de l'Ivresse, en 1987, m'avait abordé dans le couloir de la fac et déclaré devant un public médusé : "Tu as du talent, m'est tu n'es pas un génie" (sic).
Heureusement, la fac a bien changé depuis 1990…
J'ai été très attristé d'apprendre le décès de François Decarsin en 2017. C'est cette nouvelle qui m'a décidé à évoquer les circonstances de mon départ de la fac.
Le 25 mai au soir, il m'appelait pour me dire que j'allais recevoir un courrier. Il m'exprimait son désaccord avec la décision prise par les 4 professeurs titulaires, et la méthode adoptée. Ces professeurs qui me tutoyaient dans les couloirs de la fac, avaient pris leur décision depuis 6 mois, m'apprenait-il. 
Avant la fin des cours, François Decarsin m'avait demandé de passer dans la salle où il enseignait aux étudiants de Licence. Je ne me souviens plus des mots qu'il a utilisés, mais quand les étudiants se sont mis à m'applaudir, ma gorge s'est serrée et je n'ai pas pu rester plus longtemps dans la salle…

Cliquez sur la photo pour découvrir qui il était…